Les pollinisateurs sauvages ont besoin de refuges pour déposer leurs larves, passer l’hiver ou simplement la nuit. Un jardin naturel avec des parcelles de végétation sauvage variée et recelant de nombreux micro-milieux (bois morts, mousses, branchages, tiges creuses, talus de terre) leurs offrira de quoi s’abriter. Dans les jardins urbains, petits mais souvent très fleuris, ils peuvent être attirés facilement par le nectar des fleurs et arbustes mais manquer de sites pour s’abriter ou nidifier. On peut les aider en mettant à disposition des abris fabriqués de façon très simple avec les ressources que l’on trouvera sur place.
La bûche percée
Les abeilles solitaires (osmies), mais aussi des mini-guêpes inoffensives et mouches, utilisent des galeries creusées dans le bois par d’autres insectes pour y déposer leurs larves. Une simple bûche de bois dur percée de trous de différents diamètres, de 2 mm à 15 mm, est bien vite adoptée par ces espèces. Les trous ne doivent pas traverser le bois, sinon ils ne seront pas occupés. Des restes de bois de charpente peuvent être utilisés, à condition qu’ils n’aient jamais été traités. Il faut choisir du bois dur (chêne, hêtre, charme, châtaignier...) et éviter les bois blancs ou résineux (peuplier, pin, sapin...) qui gonflent à l’humidité.
La botte de tiges
Les tiges sèches creuses (graminées, ombellifères...) ou remplies d’une moelle tendre et facile à creuser (sureau, ronce, framboisier...) sont fréquemment occupées comme abris par les pollinisateurs sauvages. Il suffit de confectionner des bottes de 10 à 20 tiges de 20 cm de longueur environ en les liant ensemble avec de la ficelle ou du fil de fer. Le bambou, solide, de diamètres variés et aux nœuds espacés, convient également pour ce type de refuge.
Les bottes peuvent être fixées sur un petit piquet ou contre un tronc, à l’horizontale ou à la verticale.
Il faut rappeler le caractère inoffensif des abeilles sauvages, en particulier des osmies. Ne produisant pas de miel, elles n’ont pas de réserves à défendre et sont donc d’un naturel plus doux. Vous pouvez donc sans crainte installer votre refuge à abeilles près de la maison, vous profiterez ainsi d’une observation facilitée.
Mettez-le en évidence, il aura ainsi plus de chance d’être repéré donc habité dès la première année. Une fois repéré, il sera réutilisé chaque année, la plus part de ces insectes revenant pondre là où ils sont nés. Orientez-le de façon à ce que les entrées des cavités à alvéoles soient à l’abri de la pluie dominante.
Les larves, déposées par les adultes à la belle saison, y passeront l’hiver et écloront l’année suivante.