Caractéristiques
La Gelée Royale est une substance produite par les abeilles à partir de leurs glandes hypopharyngiennes et mandibulaires. Elle est la nourriture de toutes les larves pendant les 3 premiers jours de vie, et les larves de reine en seront exclusivement nourries. Les autres sont ensuite nourries de bouillie larvaire, un mélange de nectar et de pollen moins nutritif. La Gelée Royale est la substance la plus riche et la plus élaborée de la ruche. Tout ce qui différencie une reine d’une ouvrière est l’alimentation à la Gelée Royale que reçoit la première pendant sa vie larvaire. Or, elles sont morphologiquement et physiologiquement très différentes. La reine vit jusqu’à 5 ans, contre quelques semaines pour l’ouvrière ; elle est capable de pondre 1000 à 2000 œufs par jour en saison, soit plus que son poids, alors qu’une ouvrière est stérile. Pour récolter la Gelée Royale, l’apiculteur partitionne la ruche avec une « grille à reine », permettant aux abeilles de passer mais bloquant la reine, qui est de taille supérieure. Il introduit ensuite dans la partie isolée de la reine, dite partie orpheline, des « cupules royales », qui sont des prémices de cellules royales. Il aura préalablement introduit dans chacune une larve d’abeille. Les abeilles vont alors remplir les cupules de Gelée Royale, pensant élever de nouvelles reines. La reine ne pouvant accéder à ces cupules, ne pourra pas détruire les larves de futures reines. Avant operculation des cellules royales, l’apiculteur récupère les cupules, retire les larves et récolte par aspiration la Gelée Royale. La Gelée Royale est de couleur blanc-jaunâtre, son odeur est quelque peu piquante au nez et phénolée. Lorsqu’elle est consommée pure, son goût est acide, doucereux et piquant.
Historique
En Europe, les premières descriptions de sa composition ont été faites au XIXème siècle, mais l’intérêt scientifique autour de cette substance mystérieuse ne s’est véritablement développé qu’à partir des années 1950. Des ouvrages de références ont alors été publiés, tels que ceux de B. de Belvefer (1958) et Y. Donadieu (1974). Depuis, de nombreux scientifiques analysent la Gelée Royale plus en détail grâce aux avancées des technologies de la chimie, mais certains composés demeurent inconnus. Aujourd’hui la recherche moléculaire sur les effets biologiques de la Gelée Royale s’intensifie notamment au Japon. Les informations historiques font souvent référence à un usage médicinal traditionnel et sont données à titre indicatif, et ne s’appliquent pas aux produits alimentaires.
Composition
La composition de la Gelée Royale n’est pas constante, puisqu’elle dépend de la flore environnant les ruches desquelles elle est extraite, et de la race d’abeilles la produisant. D’une manière générale, la Gelée Royale est particulièrement riche en éléments nutritifs. Elle possède certaines molécules qui lui sont spécifiques :
Parmi ses protéines, on constate une importante présence de MRJP 1, 2, 3, 4 et 5 (Mayor Royal Jelly Protein = Protéine Majeure de la Gelée Royale), constituant environ la moitié de ses protéines. Elle contient tous les acides aminés essentiels. On trouve également une protéine particulière, la royalisine.
Les glucides qui la composent sont principalement le glucose et le fructose.
Certains lipides lui sont propres : l’acide 10-hydroxy-décénoïque (10 HDA) est le plus important (acide gras représentant 50% des lipides).
Elle contient également des vitamines.
La Gelée Royale contient aussi de l’acétyl-choline, à hauteur de 1mg/g.
Pasupuleti, Visweswara Rao et al. “Honey, Propolis, and Royal Jelly: A Comprehensive Review of Their Biological Actions and Health Benefits.” Oxidative Medicine and Cellular Longevity 2017 (2017): 1259510. PMC. Web. 20 Sept. 2018.